Jacqueline Salmon
BIOGRAPHIE
Née en 1943 à Lyon, elle vit actuellement à Paris.
Etudes : Arts plastiques, architecture et Histoire contemporaine à la Sorbonne.
Elle a obtenu en 1993 le prix de la Villa Médicis hors les murs pour le projet Entre centre et absence, une série alliant portraits et lieux.
Intéressée par la pédagogie, elle a enseigné sa pratique à l'université Paris VIII de 1989 à 92 puis aux écoles d'architecture de Saint Etienne et de Lyon. Elle est régulièrement invitée à donner des conférences et des workshops.
Elle a été commissaire de grandes expositions au Centre National de la Photographie, à Paris au Musée de l’Elysée à Lausanne, au Mai de la photographie à Reims, et a été directrice artistique avec Françoise Morin de la Biennale Urbi & Orbi à Sedan.
Elle est représentée par les Douches la galerie et par la Galerie Michèle Chomette à Paris, par la Galerie Mathieu à Lyon,.
LE VENT
Représenter le vent souvent on l’a voulu, sans grand succès, à moins, bien sûr de le filmer, mais à ce simple double manque encore quelque chose – l’emprise spatiale du vent, son amplitude, sa vocation à envahir et à saturer l’étendue, et c’est pourquoi la trouvaille des « cartes de vents » de jacqueline salmon est formidable : en inscrivant à même la peau d’images du ciel prises ici et là tout un réseau de petites flèches correspondant à la direction des courants d’air, elle est parvenue, via cette sorte de tatouage délicat et fascinant, à donner au vent le répons d’une image qui véritablement le porte et le propage, lui qui est entre tous les phénomènes météorologiques le plus puissant et le plus fou : une sorte de voyou sublime et redouté qui s’obstine et revient sur son ouvrage, visible uniquement par ce qui résulte de ses passages mais qui demeure, lui, des hauteurs au ras du sol, invisible et insaisissable, la nature de son être étant de s’effacer au moment même où il passe. Or voici qu’avec cette écriture de flèches et de traits balayant l’immensité de l’espace il a été piégé, et que ce piège qui toutefois le laisse libre nous le restitue, et que la vision du ciel qui s’ensuit en est distendue et renouvelée, ce qui n’est vraiment pas rien, l’ouverture ne cessant pas d’être une béance et devenant en même temps comme l’empreinte digitale d’un gigantesque pouce enfonçant la nuée. Jamais, je crois, autant qu’avec les vues grand large de Toulon sur lesquelles ici elles sont venues s’inscrire les cartes de vent n’avaient été aussi amples et aussi libératrices d’énergie. Les vues de la plage et de la rade avec les plis et les franges de la mer, les palmiers ébouriffés du Mourillon, le stade Mayol au moment de la course faisant suite à un coup de pied de renvoi des London Wasps, le Faron, la ligne du littoral – autant de signatures de la ville mais revisitées et agrandies, tirées au-delà de leurs limites vers l’infini qu’elles accueillent, sous le vent qui l’annonce et les ciels qui le propagent, ivres de gris et de bleus étonnés
Jean Christophe Bailly
PRÉSENTE DANS DES COLLECTIONS PUBLIQUES
EXPOSITIONS (SÉLECTION)
2016 Ecritures – Galerie Le Corridor (Arles) 2013 Musée du Revermont, Cuisiat, La racine des légumes
2014 Galerie Mathieu, Lyon Jacqueline Salmon
Musée des Beaux Arts, Festival croisements, Canton, Racines et nuages
La Fenêtre, Montpellier, Détentions
L'Ar(t)senal, Dreux, Graphotopophotologies, ou les écritures du paysage, avec Jan Luc Parant
Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, fête de l'architecture Aniane, de l'oubli à la mémoire
2015 Galerie Mathieu Lyon, avec Jean-Luc Parant écritures du paysage
2016 Hôtel des Arts Toulon, 42,84 Km2 sous le ciel
19 rue Paul Fort, Paris, avec Jean-Luc Parant l'amour des mots, l'amour des livres
MUMA le Havre, Du vent, du ciel, de la mer
LE CORRIDOR, Arles, Ecritures
LIENS