Antoine Salle
BIOGRAPHIE
Antoine Salle est un jeune artiste de 28 ans. Il vit et travaille à Saint-Etienne
2020, diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Saint-Etienne avec les félicitations du
jury.
2021 reçoit le Prix Golden Parachute.
Il présentera son travail lors de manifestations telles que Novembre à Vitry en 2021, à la Biennale Internationale de Design, à Supervues 2022 avec l’amical soutien de la galerie Ceysson & Bénétière.
DÉMARCHE
« En tant que peintre, j’ai pour principale intention d’insérer la couleur dans l’espace. Deux enjeux essentiels se sont ainsi constamment posés à moi : la matérialité de la peinture et celle de l’objet peint, caractérisé par son poids, sa taille, son épaisseur etc. Cette approche formaliste, telle qu’Elizabeth Murray la conçoit « je veux que l’air respire physiquement dans ma peinture », m’a conduit à fabriquer mes propres supports picturaux pour ensuite les revêtir. »
LES DODUES
« La série Les Dodues pose deux questions qui se complètent l’une l’autre. La première, la plus évidente, annoncée par le titre de la série même est celle de la légèreté. Avec ces « dodues », nous sommes invités par Antoine Salle à apprécier l’art comme jeu. La deuxième question spécifie l’objet de cet exercice : ce dernier porte sur l’intégrité de notre régime de sensation. Il s’agit en effet d’associer des dimensions hétérogènes - contenues au sein d’un objet, d’une série d’objets, qui nous apparaît remarquablement unie. Nous pouvons alors égrener ces paradoxes plastiques : un jeu qui révèle la finesse et la virtuosité - que le terme « dodue » (suggérant prosaïquement la corpulence) ne semble pourtant pas indiquer.
Poursuivons notre enquête lexicographique : dodue, issu de la base onomatopéique dod, exprime le « balancement » dans son étymologie. Nous retiendrons le balancement (oscillation, va-et-vient) comme effet plastique susceptible de décrire cette série. Balancement générique où c’est le volume qui fait office de support à peinture ; il y’a la légèreté du matériau (constitué de mousse, de polystyrène) associée à l’impression de lourdeur, sorte de pâtisserie gonflée avec l’aspect minéral d’une céramique ; jeu entre la douceur de la luminosité et l’accent fluorescent rose.
En vertu de ces balancements multiples et de ces différences de registres qu’il nous est loisible de déplier toujours plus finement, le travail d’Antoine Salle ménage, à notre attention, un art de la légèreté qui est aussi un art de la délicatesse et de la fragilité des sensations
Frédéric Montfort, pour L’Assaut de la menuiserie, 2022
TISSUS MUSCULAIRES OU VEGETAUX ?
« Antoine Salle prépare avec des rebuts ses châssis et ses toiles : carton, mousse et emballages de matières diverses. Une fois apprêtés, ces reliefs muraux sont recouverts d’une couche picturale de couleurs vives avec des nuances. S’instaure un jeu de séduction et de confusion pour le spectateur : tissus musculaires ou végétaux comestibles ? »
Vincent Gobber, Directeur de L’Assaut de la menuiserie, 2022.
DÉVORÉE DES YEUX
La peinture est affaire de cuisine
Quelquefois, le plaisir qu’elle engendre est comparable à la jouissance gustative ; sa surface prend une apparence suave, voluptueuse, sopitive. Une nitescence enduit alors la couche fraîche qui dégouline délectablement. Un équilibre méticuleux s’opère entre la matière crémeuse et le coulis, plus vif.
Rouge framboise.
La couleur sirupeuse tranche avec la motte de jaune beurre frais, et avec le blanc de zinc meringué, monté en neige, fondant, flottant, spongieux. Glacis glacé, sa fine peau est toutefois plus croustillante qu’elle ne le paraît.
Rouge écrevisse.
Alors, cette chose demande à être épluchée, décortiquée. La regarder en profondeur, pénétrer les strates, feuilleter les couches, retourner les tranches. En longeant les surfaces, on atteint enfin les entrailles.
Rouge sang.
Les muqueuses broyées laissent entrevoir des repentirs d’artères pigmentées qui
sillonnent le paysage putride.
L’intérieur et l’extérieur de l’enveloppe corporelle s’amalgament.
Rouge sang de bœuf.
Suspendu, tête à l’envers, l’écorché est partiellement dépouillé de sa peau grasse sur
maigre.
La matière, pullulante, déborde jusqu’à transcender l’ossature tabulaire. Le corps est en
décomposition.
Rouge cochenille.
La carcasse démantelée a été dévorée avec concupiscence.
Noémie Cursoux en regard de l’œuvre Wagyu d’Antoine Salle, galerie Bikini de Lyon, 2023
EXPOSITIONS PERSONNELLES ET COLLECTIVES
2023 Poétique de l’hybride, Galerie Le Corridor Arles
Good cop, bad cop, La Bonbonnière, Les Roches-de-Condrieu
Wagyu, Capsule Bikini, Lyon
2022 Supervues 2022, Hôtel Burrhus, Vaison la Romaine,
Ces routes ne vont nulle part, Biennale internationale de Design 2022, Saint-Etienne
Espacements - L’Assaut de la menuiserie, Saint-Etienne,
2021 53ème édition de Novembre Galerie municipale Jean-Collet, Vitry-sur-Seine
COLLECTIONS ET PRIX
Collections privées (Ceysson & Bénétière,…)
2021 Prix Golden Parachute, lauréat ex aequo
LIEN