LE CORRIDOR

art contemporain

Olivier Bartoletti

BIOGRAPHIE

Né en 1973 à Montpellier
Vit et travaille à Marsillargues (Hérault)
1996 DNSEP, Ecole Pilote Internationale d’Art et de Recherche / EPIAR / Villa Arson, Nice

QUESTIONNER LES POSSIBILITÉS DE LA PEINTURE AUJOURD’HUI - Extrait du texte Marie de Brugerolle, 2009

… L’organisation spatiale des couleurs, par des moyens plastiques, postule une appréhension de la peinture comme système construit. Les œuvres d’Olivier Bartoletti sont de la peinture en volume. Mobiles ou stabiles selon leur mode d’accrochage, les structures colorées sont composées de bâtonnets de cotons-tiges. Issu d’une pratique qui s’ancre dans une forme de “glanage hasardeux”, le mode opératoire devient à partir de 2002 une véritable méthode. Olivier Bartoletti invente une économie qu’il nomme “Pratique du Spleen”. L’objet trouvé, rebus de la consommation, non-dégradable et résolument pas “ bio ”, est finalement récupéré. Il devient l’élément de base de compositions en grilles, dont les trames flottantes créent des “respirations Cézaniennes”. Mise en abyme et imagerie fractale se télescopent pour créer des formes réversibles, en apparence, éternelles “autoreverse”. Les figures tissées à l’aide de fil de pêche transparent dont les terminaisons ponctuent les zones colorées conjuguent la rigueur formelle de l’abstraction et la fantaisie mouvante de l’organique. Une “abstraction trouvée” apparaît…

Le glaneur devient assembleur et couseur, le temps de l’enfilage et du tissage. Les motifs ainsi liés forment des œuvres qui évoquent l’embarcation des Argonautes comme métaphore de notre peau, costume d’Arlequin aux damiers changeants, dont chaque élément est changé tour à tour au cours du voyage, de telle sorte qu’à la fin, l’Argos est toujours le même et tout à fait un autre. On emploie la métaphore du tissage aussi pour l’écriture et de fait la pratique textuelle d’Olivier Bartoletti joue sur les illusions d’échelle, de gravité, de surface…

POSER L’INSAISISSABLE - Extrait du texte d’Olivier Kaeppelin-2011

…La peinture était mise en cause, au point de presque disparaître mais ce presque changeait tout car il ne s’agissait plus d’une mort mais d’une métamorphose d’un tableau en un « objet » indéfinissable, où ce qui était sculpté s’originait dans ce qui était peint, les deux se confondant.

Cet état des choses éclaire la position d’Olivier Bartoletti qui conçoit le monde, les formes, à partir de la peinture c'est-à-dire à partir d’une disposition conceptuelle et mentale l’éloignant du littéral, de « l’objet d’art ». Il n’y a pas d’objets chez Olivier Bartoletti, il y a la peinture qui se change et devient une construction, par exemple. Cette construction souvent fragile peut s’accrocher à un point de l’espace mettant en cause la gravitation, se poser sur un mur ou un sol, nous obligeant à relire le monde grâce à son organisation colorée, transparente, rythmée. « Le tube de peinture » dit très directement l’auteur « a été remplacé par le tube coloré du coton-tige » quand on sait que ces tubes, souvent ramassés à terre, sont des restes « cueillis » lors de marches exploratrices ou archéologiques, nous comprenons que l’expérience de la peinture, chez Olivier Bartoletti, est partout. Elle l’est aujourd’hui avec les tubes de néon brisés qu’il utilise. Ils sont extraits de rebus mais pour réactiver la question de la circulation de la lumière dans l’espace grâce à l’imaginaire, la projection, par les visions qu’ils provoquent.

Olivier Bartoletti, par ses œuvres, propose de vivre ce processus de la vision et de ses virtualités. En permanence, il fabrique notre relation au monde, une relation intense parce qu’aventureuse, incertaine donc étonnamment vivante. En ce sens, il n’est pas hasardeux dans cette exposition de trouver une installation autour du portrait de Laura Betti par Pasolini intitulée « la Berlue » de belluer : éblouir, ou d’avoir la berlue : avoir des visions. Avec insistance et décision, Olivier Bartoletti nous invite à « la berlue ». Chaque forme existe parce que nous y voyons une autre forme et une autre encore…

PRÉSENT AU FONDS NATIONAL D’ART CONTEMPORAIN DE PARIS

EXPOSITIONS PERSONNELLES ET COLLECTIVES (SÉLECTION)

2023 Moderato cantabile (en duo avec Sylvie Romieu), Le Corridor, Arles

2018 Tissage-Tressage, quand la sculpture défile, Fondation Villa Datris, L’Isle-sur-la-Sorgue

2017 Rappel, Musée Muséum Départemental des Hautes-Alpes, Gap
Technicolor, Galerie Martagon, Malaucène

2016 Galeristes, Salon d’Art Contemporain, Le Carreau du Temple, Paris
Le monde ou rien, Circonstance Galerie, Nice

2013 Colorado, Galerie Martagon, Malaucène
La Berlue, Galerie 4, Barbier, Nîmes
Clos de la Fontaine, Maison d'art, St Laurent-la-Vernède

2012 Project room La playa del sordo, Centre Régional d'Art Contemporain / CRAC, Sète
Belle à crever (Guest vidéo : Sandra Lecoq), La Station, Nice

2011 Entre chien et loup, Résonance de la Biennale de Lyon, Galerie José Martinez, Lyon

2010 Carte blanche (Guest performance : Émilie Franceschin), Galerie Lemniscate, Toulouse

2009 Salon de Montrouge, La Fabrique, Montrouge

2008 Non finito, GM Galerie, Montpellier
Captures & mignons-racailles, Galerie José Martinez, Lyon

2006 Délicieux cadavre exquis, Le Dojo, Nice

2005 Tableaux clés, École Supérieure des Beaux-Arts, Montpellier

2004 Traverser, Centre Régional d'Art Contemporain / CRAC, Sète

2002 C'est pas joli joli, Centre Culturel Français, Turin, Italie

LIENS